Nous sommes arrivés à l'hotel Dimanche à 18h. Les bagages posés, direction Avenue de la Menara pour aller voir la Medina.

L'avenue de la Menara est entourée de roses.

   

Elle aboutit au rempart de la Medina, elle est aussi très bruyante comme la plupart des boulevards à Marrakech. On est surpris par la conduite, au klaxon!!, les feux sont peu respectés, les ports de casques oubliés. Sur la route, on croise voiture, camions, velos, mobyclettes (de 1 à 4!!), les anes, les chevaux. Tous cohabitent dans un grand vacarme...

Koutoubia

Interdite au non-musulman, nous ne verrons que son minaret, point de repère de la ville. Edifié au 12e siècle, c'est un chef d'oeuvre de l'art hispano-mauresque. Il servit de modèle à la Giralda de Seville. Il est haut de 70m. Chaque face a une décoration sculptée dans la partie supérieure et contraste avec la sobriété de la base.

   

Place Jemaa El Fna

C'est un vaste place dont le nom signifierait "réunion des trépassés" car c'est à cet endroit que le sultan exposaient les têtes des rebelles et criminels. C'est la place principale de la ville, proche des souks.

Elle a servi de décor à "L'homme qui en savait trop" d'Hitchcock

Elle s'anime surtout en fin d'après midi: des petites échoppes s'y installent (marchand de jus d'orange, vendeurs d'épices, d'herbes, gargotes pour manger des saucisses, brochettes, escargots...) ainsi que des vendeurs de toutes sortes (sacs en osier, dentiers!!!). Des groupes se forment autour d'acrobates, de charmeurs de serpents, de porteurs d'eau, de diseuses de bonne aventure, de tatoueuses, de musiciens...

A la nuit tombée, ce sont les lampes à gaz qui scintillent tandis que les odeurs se mélangent...

   

  

   

   

        

Dès le lendemain matin, nous nous rendons aux souks. Ils constituent l'une des plus grandes attractions de la ville. C'est un labyrinthe de ruelles sombres et d'impasses étroites où se perdre est un plaisir et marchander est une règle (très fatigante pour nous!). Les ruelles sont couvertes de roseaux au travers desquels le soleil laissent pénétrer quelques rayons. A l'intérieur, c'est l'explosion de couleurs avec tous les étalages qui présentent l'artisanat local varié. Les souks se succèdent...

Dans le souk des teinturiers, ce sont des étoffes et des laines formant une guilande multicolore; le souk Chouari est celui des vanniers; dans le souk Haddadine on entend le martèlement des ferronniers; ou encore le souks des cuivres. Dans le souk Smata (des babouches) et Cherratine (cuir) règnent une odeur de cuir frais. On peut voir des cordonniers qui cousent les babouches suivant des méthodes ancestrales. Le souk des bijoutiers, des épices, des fruits et légumes, poules...

Ce qui nous semble abérrant est la circulation dans ces souks! Les ruelles sont étroites (largeur de 3 personnes) et néanmoins les locaux y circulent en vélos, en mobylettes en klaxonnant sans cesse pour avertir. On trouve aussi des anes et des hommes poussant des charettes et tout ceci en même temps et dans un désorbre incroyable. Parfois, les passants doivent rentrer à l'intérieur des échoppes pour laisser passer les différents véhicules qui se croisent en même temps: quel souk!

   

C'est impresionnant cette perte des repères (pas de noms de rues, beaucoup de monde, les locaux n'ont de cesse de nous accoster, et entre les ruelles étroites et les passants circulent vélos, mobylettes, anes et carioles!! Pour nous remettre de nos émotions et du vacarme, après midi farniente...

 

Mardi, nous sommes allés à Gueliz, ville nouvelle. Nous étions contents que notre hotel ne soit pas situé dans ce secteur mais dans le quartier de l'hivernage, puis visite du jardin Majorelle, un havre de paix... Ce jardin fut dessiné et planté par le peintre français Majorelle; il y vécut de 1922 à 1962. Si le jardin se composent d'une multitude d'arbres, plantes... où se déclinent un camaieu de vert, la maison est au contraire tout en contraste (chaud / froid). Le bleu domine la maison, les allées et pergola, le kiosque, la fontaine et s'oppose habilement au jaune des grilles et fenêtres, du rouge des bougainvillées. C'est une merveille pour les yeux, j'ai ADORE!!!.

Yves Saint Laurent et Pierre Bergé l'ont racheté et ont su réhabiliter ce jardin polychrome. C'est aujourd'hui un espace plein de poésie, calme et reposant

   

   

   

   

   

    

Mercredi, nous quittons Marrakech en mini bus avec 8 autres personnes: direction les Vallées d'Asni et de l'Ourika. Cette coupure était bien agréable. Nous étions ravis de notre périple.

La vallée d'Asni

Le matin nous sommes allés en minibus au sud de Marrakech dans la vallée d'Asni pour nous rapprocher de l'Atlas, une chaîne de montagne au sommet enneigé

  

    

La vallée de l'Ourika

En fin de matinée, nous nous sommes rendus dans la vallée de l'Ourika où nous avons déjeuné avant d'entreprendre une randonnée. Bien sûr, je n'étais pas du tout équipé pour ça et les espadrilles dans l'eau, ce n'est pas l'idéal! Le but de la rando: aller voir la cascade. Nous avons pris un guide qui connaissait les petits sentiers. Au départ, on passe des ponts en bois avec des planches pourries et des espaces entres les planches! Ca commençait fort... Ensuite, il fallait traverser la rivière en sautant sur des pierres. La gazelle avait peur de glisser dans l'eau mais finalement, ça allait. Nous avons grimpé jusqu'à la chute. Là, j'étais toute contente de redescendre mais la majorité a décidé de continuer l'aventure et d'escalader les rochers. Euh! honnetement avec les espadrilles et le vertige, je le sentais moyen moyen! Les rochers étaient complètement à la verticale et j'avais de plus en plus la trouille mais on s'est décidé à le faire. Tandis qu'un mec te propulse par le bas, un autre te rattrape sur les rochers et ensuite il faut continuer. Le guide nous disait "ne vous inquiétez pas, arrivé en haut c'est plat!". Oui c'est sûr, au sommet... mais ensuite il faut avancer et poursuivre le sentier sans barrière et avec le vide sur le côté. J'ai cru mourir! Il y avait une autre fille avec nous qui était terrorisée également et plus de possibilité de faire marche arrière. J'étais accrochée comme une moule à son rocher en me demandant comment j'allais pouvoir affronter le vertige et puis tout doucement, ça l'a fait...mais bonjour l'angoisse! En fin de journée, j'étais contente d'avoir pris sur moi; c'est dommage, les vidéos écrasent le relief et en fin de compte, elles montrent juste comment j'avais l'air con! Stéphane les adore bien sûr...

   

   

   

   

Jeudi, le temps était couvert alors nous en avons profité pour visiter plusieurs éléments du patrimoine.

Le matin: direction la porte bab Agnaou

les tombeaux Saadiens : Mausolées où reposent les membres de la dynastie saâdienne fut construit à la fin du 16e siècle. Cette nécropole compte plusieurs koubbas disposées autour d'un cimetière fleuri. L'architecture des koubbas se caractérise  par des colonnes de marbre (en bas), puis des stucs, puis des panneaux en cèdre sculptés, puis des tuiles vernissées. Le mausolée principal comprend 3 salles.

Dans la salle du Mihrab, les 4 colonnes de marbre dénuées de décor contrastent avec la dentelle de stuc du plafond

La salle des 12 Colonnes est un chef-d'oeuvre de l'art hispano-mauresque. Les colonnes soutiennent une coupole à stalactites en bois sculpté.

La salle des 3 niches est également richement décorée.

   

   

Le Palais d'El Badii : Edifié à la fin du 16e siècle, le palais était la merveille du monde musulman( El Badii signifie l'incomparable). Un siècle plus tard Moulay Ismail le fit détruire et récupéra les marbres et autres matériaux précieux. Il en reste de hauts murs formant une vaste enceinte d'ou viennent se nicher les cigognes. On se rend alors compte de l'ampleur du palais jadis. Au centre, entre des orangers, des bassins d'eau ont été aménagés.

L'après midi,  le Quartier des tanneurs : Le quartier est situé à l'est à case de l'utilisation de l'urine d'animaux, de fientes et autres produits nauséabonds (les vents dominants viennent de l'ouest). Les tanneurs font séjourner les peaux dans la chaux pour en enlever les poils puis, apres les avoir lavées, ils les mettent pendant deux semaines dans de la fiente de pigeon pour les assouplir. Ils les lavent de nouveau puis les trempent dans des bassins contenant de l'écorce de chêne et des déchêts de blé pour chasser les odeurs !! (heureusement il ne faisait pas très chaud, la feuille de menthe n'est pas négligeable!, masque à gaz berbère)

le Palais M'neddhi : Edifié à la fin au 19e sicèle, le palais arabo-andalous d'une superficie de 2000m2 est un musée abritant deux expostions:

- une temporaire d'art contemporain (euh pas convaincue!) dans une architecture intéressante (petit patio, cour, hammam).

- une permanente: Le grand patio et les salons sont consacrés au patrimoine traditionnel. La grande cour est agrémentée de 3 petites fontaines dans des niches. L'ensemble est finement décoré (céramique polychrome, chapiteaux ajourés...)

   

   

   

la Medersa Ben Youssef : Il s'agit d'une école coranique désaffectée en 1960. C'est la plus vaste du Maghreb. Elle fut édifiée au 16e siècle.

La cour forme un grand rectangle, marbre blanc au sol. Le centre est occupé par un bassin qui servait aux ablutions. Une frise multicolore orne le soubassement des murs recouverts de stucs ciselés. Le toit se termine par du cèdre sculpté. Des piliers soutiennent des galeries où s'alignent des fenêtres (les cellules des étudiants). Au fond, face à l'entrée, une porte très travaillée s'ouvre sur la salle de prière.

La salle de prière est divisée en 3 parties par des colonnes, elle est surmontée d'une coupole pyramidale en cèdre.

A l'étage, on peut voir 150 chambres (plutot des cellules minuscules!) où dormaient les étudiants. La medersa en abritait jusqu'à 900! Les plus favorisé avaient vue sur la cour centrale. Ils passaient leur temps entre l'étude des textes sacrés et la prière. Superbes poutres et balustrades autour de puits de lumière.

   

   

    

 

   

la Koubba Almoravide :  Sa construction remonte au début du 12e siècle, elle pourrait être le bassin aux ablutions d'une mosquée primitive. Malgré sa petite taille, elle est assez complexe (surtout le décor de la coupole)

   

les mosquées (Sidi Bel Abbes, Sidi Ben Slimane, Mouassine) et fontaines (Mouassine, Chrob n' Chouf).

   

   

Pour nous aider, nous avons demandé à un enfant qui traînait dans la rue de nous servir de guide car nous avions beaucoup de mal à nous repérer dans ces rues sans noms!

Vendredi, nous nous sommes rendus au musée Dar si Said et au Palais de la Bahia : Bahia signifie la belle. Ce palais aux décorations superbes fut construit à la fin du 19e sur plus de 8ha.

Cet ensemble de maisons fut tacheté au fur et à mesure ce qui explique l'absence de cohérence architecturale. A l'exception d'un appartement, toutes les pièces furent conçues de plainpied étant donné l'embonpoint du grand vizir. Stéphane prend déjà des poses de grand vizir (voir la dernière photo), j'espère que sa légère surcharge pondéral ne va pas concurrencer la sienne! Un dédale de couloirs relie entre elles les nombreuses pièces des dimensions variables. Le grand vizir possédait un sacré tempérament car il avait 4 épouses et 24 concubines!

On visite en enfilade un petit riad qui se caractérise par la richesse de son décor, une petite cour et une grande cour de marbre (avec un vaste jardin central) et le grand riad. L'ensemble est assez exceptionnel. On a beaucoup aimé. Plafonds, stucs, portes... il faut regarder partout!

   

   

   

             

Samedi, flanerie et repos

Dimanche: départ de l'hotel à 15h mais avant nous avons profité une dernière fois du jardin et de la piscine